roman I alias A5
Antoine fait de la mécanique


page 2 michel page 3 shanti
Sitôt la porte poussée, une fille au longs cheveux bruns lui saute au cou, l'entraîne par la porte de droite et lui montre le lit. "Décidemment la chance a bien tourné" se dit-il en s'allongeant sur le dos.
Contre toute attente, la fille ne vient pas le rejoindre sur le lit. Elle reste figée dans l'embrasure de la porte, le regard étrangement vide, très dérangeant.
Il avait espéré il ne sait trop quoi. Une nuit d'amour torride, sans doute.
Antoine était fatigué mais l'occasion de faire l'amour à une parfaite inconnue qui vous saute au cou n'est pas de celle que l'on laisse passer lorsque l'on est un homme digne de ce nom.
Et cette fille qui ne semblait pas si disposée que cela à faire l'amour. Non, vraiment, c'était dérangeant. Avait-il pu se méprendre dans ses intentions ?
Normalement, qu'une fille vous saute au cou comme celle-ci l'avait fait est significatif. Antoine était assez perplexe. Il était aussi assez fatigué.
S'il n'était plus question, il aimerait pouvoir dormir. Il n'aurait pas besoin de compter les moutons. Il n'aurait pas besoin que l'on l'en lui dessine.
Seulement, la fille l'intrigait et lui interdisait de se laisser aller complètement à sa fatigue.
Il se redressa sur ses coudes et fixa la fille toujours parfaitement immobile, totalement muette, le regard inexpressif. Il se présenta.
"Moi, c'est Antoine. Comment t'appelles-tu ?"
Silence.
"Bon, se dit-il, c'est une cinglée. Faut pas chercher à comprendre".
Il sortit une Camel de son paquet et chercha son briquet dans les poches de son pantalon de toile beige. Il alluma la cigarette, inspira profondément la fumée et la souffla lentement.
"Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu restes comme ça ?".
Silence. Silence embarrassant.
"Tu me comprends ? Tu parles français ?".
Toujours rien.
Il fit sauter sa chaussure gauche du bout de sa chaussure droite et se débarrassa de sa chaussure droite de son gros orteil gauche. Les chaussures churent au sol de planches brutes dans deux bruits sourds. La fille ne sursauta pas. Son regard perdu ne cilla pas.
Antoine avait bien observé. Il jeta le mégot à même le sol et déboucla sa ceinture pour se mettre plus à l'aise. Il ne quittait pas la fille du regard. Elle commençait à l'agacer.
Il la détailla plus attentivement.
Elle n'était pas vraiment belle, finalement. Les longs cheveux faisaient illusion mais ils ne cachaient pas le visage aux traits sévères et marqués. L'ample tunique bleue à festons dorés laissait entrevoir une taille basse et un peu large. Les mains étaient un rien trop potelées. Et ce visage sans sourire, ces yeux sans émotion. Non, elle n'était pas belle. Il n'y avait donc pas de raison pour qu'il la ménage. Son envie de baiser avait disparu. Il se mit en position assise et l'invectiva.
"Qu'est-ce que tu veux ? Tu vas rester là toute la nuit à me regarder ? Casse-toi ! Laisse moi roupiller. Je suis crevé.".
Toujours pas de réaction.
"OK, OK. Ecoute, tu sais ce que je vais faire ? Je vais éteindre la lumière et je vais piquer un petit somme. Tu peux rester debout dans le noir si tu veux."
Et là, Antoine chercha un interrupteur. Il ne le trouva pas et leva les yeux au plafond avec l'espoir de trouver la trace d'un câble électrique conduisant de l'ampoule vers un interrupteur. Pas d'ampoule. La lumière venait bien du plafond, pourtant. Un plafond lumineux mais un plafond pourtant qui respirait la banalité coutumière d'un plafond en vulgaire plâtre.
Mystère.
Antoine se leva, resserra sa ceinture, glissa les pieds dans les chaussures et se dirigea vers la porte. Il venait d'en avoir sa claque de cette comédie. Il allait tenter de retrouver son Cessna. Il avait des couvertures, il avait une radio de bord. Il dormirait à la belle étoile et aviserait demain matin. Il se dirigea devant la fille en ayant bien l'intention de sortir de là au plus vite.
Alors qu'il arrivait à son niveau, une main ferme se posa sur son torse.
On l'empêchait de sortir.
Il tenta de balayer le bras de sa main mais il ressentit une résistance qu'il n'avait pas envisagée. Il empoigna le poignet de la fille et exerça une pression plus importante sans succès. Il n'avait pas imaginé cette force.
Il recula, la fille baissa le bras.

Par Michel

3 possibilités
1) Epuisé, Antoine se couche et parvient à dormir quelques heures. A son réveil, la fille n'est plus là. (arielle)
2) Epuisé, Antoine décide toutefois de ne pas dormir. Au petit matin, la fille s'en va. Il se lève et sort de la maison. La fille n'est plus là.
3) Environ une heure plus tard, un homme apparaît et lui tend un flacon. (shanti )

Environ une heure plus tard, un homme apparaît et lui tend un flacon.
Surprise et soulagement, la femme inquiétante s'était volatilisée.
Tel est le terme exact de ce qui s'était réellement passé. Entre deux clignements d'œil, elle n'était plus là.
Il ne l'avait pas vue sortir, pas vu se déplacer, il restait juste un vide à la place qu'elle occupait.
Tentant de se remettre de sa surprise, il avait vu se matérialiser presque instantanément cet homme qui désormais lui faisait face. L'homme n'avait pas l'air hostile, il se contentait de lui proposer à boire. Antoine saisit le flacon, opina en signe de remerciement, et but.
Qu'était-ce donc que ce breuvage ? De prime abord, cela ressemblait à de l'eau. Incolore, inodore, sans saveur particulière. Mais une fois qu'il eut avalé une bonne gorgée, il douta de son jugement.
Il y avait en arrière goût, une saveur épicée, quelque chose qu'il ne connaissait pas. C'était à la fois agréable et déplaisant. Il leva un œil interrogateur vers l'homme. Mais celui-ci tout comme la femme précédemment, s'était volatilisé.
Lui parvint alors une voix. Une voix douce, calme, patiente. Une voix de femme bienveillante. Elle commença par se présenter : "Je m'appelle Ahila" puis continua sur le même ton.

Antoine s'était allongé. Il écoutait cette histoire contée par cette voix de femme. Il se laissait prendre par elle. Il sentait que son corps flottait, qu'il était dans l'histoire. Elle lui conta l'histoire de son peuple "Les Vivants". Elle lui conta sa vie.
Son peuple était constitué d'hommes, de femmes et d'enfants beaux et souriants. Son peuple existait depuis des millénaires, et était resté "invisible" à la face du monde durant tout ce temps.
Ils se nourrissaient de fruits issus de vergers qu'ils entretenaient avec amour. L'eau dont ils s'abreuvaient était extraite de nappes phréatiques alentour. Cette eau, celle dont avait bu Antoine, était bien particulière.
Ce peuple était actuellement en grand danger. Il était possible qu'il disparaisse à tout jamais si Elle ne trouvait pas son Autre. Elle était la "Passeuse", la "Faiseuse", la "Mémoire". Son rôle était essentiel dans la communauté.
Auparavant, une autre femme l'avait précédée, Amman. Elle était partie, s'était dissoute dans son corps à elle, Ahila.
Ahila ne pouvait continuer d'exister seule, il était nécessaire qu'elle soit accompagnée d'un Autre. Cet Autre devait être un homme qui aurait les qualités requises. Il ne pouvait être issu de la tribu. Il devait venir de l'extérieur.
Ahila avait par le passé tenté d'attirer l'attention d'hommes de passage. D'hommes perdus, à qui elle avait laissé la possibilité de voir le village, qui d'ordinaire était voilé d'une brume impénétrable. Pour ces hommes elle s'était composé un aspect attrayant. Elle était belle. Elle pouvait l'être, tout comme elle pouvait paraître vilaine, ou vieille ou très jeune. Elle avait ce pouvoir de se composer une image au gré de ses besoins.
Pour ces hommes donc, elle s'était présentée sous les traits d'une belle femme. Ces derniers avaient succombé. Elle avait perçu en eux leur bonté et s'était imaginé qu'elle pourrait les guider afin qu'ils développent leurs qualités de sagesse. Mais elle s'était trompée, et avait compris que ce type d'homme ne souhaitait que le plaisir et rien d'autre.
Devant Antoine, elle n'avait pas renouvelé la même erreur, sentant que cet homme possédait une réflexion dont les autres étaient dépourvus, elle n'avait pas perdu son temps en coquetterie, mais avait préféré qu'il fasse l'expérience de sa force.
Quinze longues années s'étaient déjà écoulées depuis la disparition d'Amman, et le temps imparti pour qu'elle trouva son Autre, touchait à sa fin.

Par Shanti

3 possibilités
1) Antoine comprit tout à coup, que cet Autre, tant espéré pouvait bien être lui. Pris de panique, il s'apprêtait à se lever pour s'enfuir. ( Michel )
2) Ahila, fait confiance à Antoine. Elle le laisse se remettre de tout ce qu'il vient d'entendre. Et le laisse choisir.
3) Un bruit fait sursauter Antoine, le flacon qu'il tenait encore en main, vient de se briser au sol, le tirant d'une rêverie bien étrange. (Sax )
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Antoine comprit tout à coup, que cet Autre, tant espéré pouvait bien être lui. Pris de panique, il s'apprêtait à se lever pour s'enfuir.

Ahila s'écarta pour lui signifier qu'elle ne s'opposerait pas à sa fuite. Antoine s'était préparé à devoir faire face à une résistance. Il s'était attendu à devoir forcer le passage, à se battre le cas échéant. Il n'en était rien. Il était libre, libre de partir, libre de fuir, libre d'abandonner Ahila, libre de ne pas se laisser aller à la tentation d'en savoir plus à propos de ce peuple pacifique qui parvenait à vivre dans cet environnement hostile de façon simple et tranquille. Il enviait cela. Il avait rêvé plusieurs fois à une vie plus proche de la nature, des éléments, des choses vraies. La curiosité l'aiguillonait et il ne savait plus, à présent que cela lui était possible, s'il voulait vraiment quitter le village. Il avait été accueilli avec bienveillance par le peuple de Ahila et il savait confusémment que partir devrait se faire à pied. Pour l'heure, il ne connaissait pas sa position. A combien d'heures de marche était-il du prochain village ? Debout à côté de la porte, Ahila offrait un visage digne et résigné. Elle n'allait pas lutter quoi qu'il lui en coûte. Antoine fut touché par ces preuves de sincérité et d'honnêteté mêlées. Il se mit à douter de son intention première et se détendit. Il fixa Ahila et celle-ci lut dans ce regard la curiosité et l'envie d'en savoir plus. Elle ne cilla pas, restant dans la position de celle qui ne cherchera pas à retenir l'homme qu'elle désirait et espérait. Elle savait jouer à la perfection des talents donnés aux femmes. Savoir se faire désirer était un jeu auquel elle avait été instruite par les femmes de son peuple et elle avait été bonne élève. Elle savait que Antoine ne saurait longtemps résister à la tentation, lui qui semblait tant être un homme avec tout ce que cela pouvait amener de faiblesses et de désir d'être aimé. Elle savait combien il était important de savoir se montrer patiente et comment il fallait se montrer distante et détachée. Elle ne fit qu'attendre l'issue qu'elle savait proche autant qu'inéluctable. Elle sentait le regard qui n'en pouvait plus d'envie et elle déchiffrait la posture à présent soumise de l'homme. Il fallait simplement que Ahila donne à penser à Antoine que c'était lui qui maîtrisait la situation et que ça allait être lui qui allait la débloquer. Ce n'était plus qu'une question de minutes. Elle le savait, le sentait au plus profond de sa féminité. Espiègle et un rien mutin, un sourire fit son apparition aux commissures des lèvres de Ahila qui se préparait à porter l'estocade. L'affaire était dans le sac.
Antoine craqua. Il était sous le charme. Amoureux. Il avait envie d'elle. Envie de son corps, envie de son odeur, de la couleur de ses cheveux, de la douceur de sa peau. Il se leva et alla vers Ahila. Ils restèrent longtemps les yeux dans les yeux, yeux qui brillaient d'une chaleur toride, d'un appétit immense. Les doigts s'effleurèrent, les mains se touchèrent, les lèvres se nourrirent les unes des autres. Le couple ne sut comment il se retrouva couché sur le lit. Ni l'un ni l'autre ne garda en mémoire le moment où les vêtements s'envolèrent. Ce fut un chant à l'amour d'une rare intensité. L'un et l'autre s'abandonnaient totalement à leur plaisir propre et laissaient exploser la jouissance enfouie au plus profond d'eux en une extase d'une intensité brûlante. Il fallut attendre que la nuit survienne et que les corps soient épuisés de plaisir pour que les amants acceptent de succomber à la fatigue et s'endorment, enlacés.
Les premiers rayons de soleil de l'aube naissante les trouvèrent intimement liés. Antoine fut le premier à se réveiller et il découvrit des corbeilles de fruits et des coupes de boissons aux arômes envoûtants tout autour du lit. Ahila émit un petit miaulement en se réveillant à son tour. Elle s'étira et attira Antoine à elle pour le couvrir de baisers. « Merci, lui dit-elle ». Et elle sauta du lit pour se jeter sur les fruits et boissons. Elle dévorait littéralement, en riant de ce que Antoine paraisse si étonné. « Viens, viens manger avec moi. ». Antoine accepta l'invitation et participa avec bonne volonté à l'orgie. Les amants inventèrent des jeux. Ils faisaient passer des baies d'une bouche à l'autre à la faveur de baisers rieurs ; ils versaient le contenu des coupes dans la bouche offerte de l'autre. Ils mangèrent et burent beaucoup mais ils s'embrassèrent et se caressèrent bien plus encore.
Une fois repus, ils enfilèrent des vêtements et, main dans main, ils sortirent de la maison. Ils furent accueillis par les applaudissements et les cris de joie de l'ensemble du village.

Michel

3 possibilités

1) A la lumière du soleil, Antoine se rend compte, horrifié, que les habitants du village ressemblent à d'affreux zombies aux chairs en putréfaction. Il se tourne, plein d'incompréhension, vers Ahila qui n'a rien à envier aux membres de son peuple en matière d'horreur indicible. Antoine s'effondre sous le choc.(Shanti )
2) Conduit par Ahila, Antoine se laisse guider à travers la foule. Arrivés devant une femme, Ahila prend la main de Antoine et la met dans la main de la femme. Antoine comprend qu'il a changé de fiancée.
3) Une vieille femme vient vers le couple en portant des pièces d'étoffe richement brodées. Elle les tend vers Ahila et Antoine et dit : « Tu es des nôtres, à présent. » ( arielle )



Une vieille femme vient vers le couple en portant des pièces d'étoffe richement brodées. Elle les tend vers Ahila et Antoine et dit : "Tu es des nôtres, à présent."

Ahila en choisit une et tout sourire, les yeux brillants, elle en vêtit Antoine.
Le village avait pris des allures de fête ce matin là. Elle allait durer jusqu'au soir.
Les habitants avaient revêtu leurs parures de cérémonie. Le visage et le torse des jeunes hommes avaient été enduits de motifs traditionnels peints avec grand soin. Les femmes parées de multiples voiles à sequins faisaient cliqueter leurs bijoux à chacun de leur mouvement. Les sages, les plus âgés du village, portaient en cape la même sorte d'étoffe qu'Antoine.
Il s'ensuivit des danses, des jeux, des joutes. Le peuple des Vivants laissait éclater sa joie. Grâce à la "passeuse" Ahila, il serait bientôt hors de danger.
Antoine et Ahila, main dans la main, assistaient au spectacle. Ils mangeaient, buvaient, riaient. Lui, encore sous le charme de leur nuit fébrile, sentait confusément qu'il perdait tout repère. Peut-être bien qu'il était cet Autre tant attendu, après tout. Peut-être bien que sa vie était parmi ce peuple auprès de cette femme étrange et douce qui avait su le captiver.
"Captif" se dit-il . Je suis en train de devenir captif. Il n'aimait pas cette sensation, il se sentait piégé.
"Il faut que je réagisse. Il faut que je réagisse."
Mais la douceur de la main d'Ahila caressant la sienne le rendait faible. Tout comme l'alcool de fruits macérés embrumait ses pensées. Comment résister à cette douceur, à cette sensualité ? A cette confiance qu'elle lui avait accordée, en l'estimant lui, l'obscur étranger, digne d'être l'Autre.
Âgé de 40 ans, il avait jusque là mené sa vie en limitant les contraintes. Du moins en les choisissant. Il louait son Cessna et ses qualités d'aviateur à divers organismes humanitaires. En ce moment, sans l'accident, il aurait dû se trouver à Tombouctou. Il avait pour mission d'établir un pont aérien entre la ville et un dispensaire de brousse, le temps d'installer ce dernier en transportant le matériel nécessaire. Ensuite, il trouverait un autre contrat. Une vie d'aventures qui lui convenait. Un travail qui lui donnait le sentiment d'être utile tout en restant libre. Il se gardait bien aussi, dans ses relations sans lendemain avec les femmes, de tout attachement affectif. Et là en échange, il ne savait pas trop ce qu'il allait trouver.
Il faisait nuit à présent. La fête battait son plein. La musique montait en puissance, la danse des jeunes hommes n'était que transe. Le chant des femmes, des vibrations aigües crescendo. Contre lui Ahila. Il ressentait la chaleur de ce corps se balançant au rythme de la musique. Chaque frôlement n'était que promesse de jouissance infinie. Il n'était plus que désir d'elle. La tête lui tournait.
Puis, un cri. Le vieil homme, le sage, venait d'être transpercé par une lance. Des silhouettes de cavaliers se dressaient en haut de la dune. La panique s'installa : hurlements, femmes saisissant leurs enfants à la hâte, hommes courant en tout sens pour aller récupérer leur armes dans les maisons." Le peuple des Hautes Plaines", hurla Ahila à Antoine. "Viens, il faut fuir."


3 possibilités

1) Antoine en profite pour semer Ahila et tente de regagner le Cessna dans l'espoir de le faire démarrer. sax ---> roman i
2) Antoine ne veut pas fuir et exhorte le peuple des Vivants à se battre. michel --- >roman H
3) Ahila entraîne Antoine dans un dédale de ruelles jusqu'à une cachette secrète. shanti ---->roman F
23.131 sax  / PAGE 6  23.131.2 ari / PAGE 7
Antoine en profite pour semer Ahila et tente de regagner le Cessna dans l'espoir de le faire démarrer.

L'occasion est trop belle. Après tout il ne doit rien au village, même s'il a passé une nuit merveilleuse avec Ahila ce n'est pas une raison pour s'y enchainer.
Le Cessna est apparemment intact, la tempête n'a laissé aucune trace. Il doit néanmoins faire une inspection détaillée avant d'essayer de décoller. La pleine lune lui fournit un éclairage suffisant pour ces première vérifications, il n'a pas besoin d'aller trop dans les détails. Il commence par le moteur, il nettoie les courroies, vérifie tous les niveaux, tout va bien.
Il continue par l'hélice, les pneus, les ailes, bref tout ce qui se voit. Il est un peu anxieux et retarde le plus possible l'instant de pénétrer dans le cockpit.
Satisfait de son inspection extérieure, il ne se trouve plus de bonne raison et grimpe aux commandes.
Là encore, tout est en parfait état. C'est vraiment trop beau pour être vrai, il n'y a même pas un grain de sable sur le siège.
Il essaye le démarreur électrique, rien. la batterie est complètement à plat.
Ce n'est pas trop grave, il a un de ces modèles qui peuvent encore démarrer à la main. Il descend, va pour tourner l'hélice. Rien. le moteur fait quelques hoquets et s'arrête.
C'est un peu ce qu'il craignait, le cicuit d'allumage a dû souffrir. Il va devoir le démonter, le nettoyer et espèrer que ça marche. Heureusement tout est parfaitement accessible dans le moteur, il démonte sans problème le faisceau, accède aux bougies, trouve le tout rempli de sable. Il doit nettoyer méticuleusement et, pour ça, la lumière lunaire est insuffisante.
Il décide donc de démonter au maximum puis d'attendre que le jour commence à se lever. Il en profitera pour se reposer une paire d'heures.

3 possibilités

1) Dès que la lumière est suffisante, il nettoie son circuit électrique, remonte tout est lance l'hélice. L'avion démarre sans problème, Antoine se met aux commandes, décolle et s'éloigne rapidement. michel ----> roman J

2) Dès que la lumière est suffisante, il nettoie son circuit électrique, remonte tout est lance l'hélice. Rien. arielle ( 23.131.2 )

3) Alors qu'il vient de s'allonger, Ahila vient le rejoindre. La bataille est terminée, le peuple des Hautes Plaines a massacré tous les hommes valides. La tradition du village est que, dans ce cas, le premier homme rencontré doive engrosser toutes les femmes du village en âge de procréer.


Antoine se passe la main sur le front et relance l'hélice. Toujours rien. "Pas de panique, se dit-il."

Il revérifie tous les branchements un à un et avise un câble entaillé sur le point de se défiler. Il va chercher ses outils. Au loin, des clameurs, des cris . Le peuple des Vivants et celui des Hautes Plaines n'ont pas encore achevé  leur belliqueuse palabre ancestrale. Antoine essaye de se concentrer. Il se penche au-dessus du moteur et commence la réparation. Il visse un dernier boulon et referme le capot. Il avise un vieux chiffon et s'essuie les mains. La chaleur commence à pointer son nez.

-"Antoine ! Antoine ! " .

Il reconnaît la voix d'Ahila. En se retournant, il l'aperçoit courant vers lui. Elle s'effondre à ses pieds, exténuée, le souffle court. Antoine va chercher sa gourde, il la fait boire et l'aide à s'asseoir.

-" Ahila, Ahila, dit-il. Je suis désolé, ma place n'est pas parmi vous. Ça n'irait qu'un temps et même si je retourne combattre, ça ne changera rien à l'issue de la bataille."

Ahila pleure doucement.

-" Je ne veux pas mourir Ahila . Je n'ai pas désirer tout ça. Traite-moi de lâche si tu veux mais…".

-" Non, je comprends, répondit-elle. J'ai voulu y croire, c'est tout. Mais rien ne t'oblige à devenir prisonnier de nos traditions."

Antoine, touché par ses propos, la sert contre lui, caresse sa chevelure en prononçant plusieurs fois son prénom.

-" Ahila, viens avec moi, dit-il ".

-" Non, Antoine. Ce qui vaut pour toi, vaut pour moi. Ma place n'est pas parmi les tiens. J'ai vite compris que tu avais rejoint l'avion. Je voulais te revoir. Allez, essaye de démarrer".

Antoine sourit en la serrant encore plus fort contre lui. Ahila se dégage de son étreinte et le repousse à regret.

-" Dépêche-toi, dit-elle en riant, ce n'est pas le moment".

-" Ok, grimpe dans la carlingue et à mon signal, tire ce bouton vers toi".

Antoine relance l'hélice et fait signe à Ahila. La troisième tentative fut la bonne. Il pousse un cri de joie et rejoint Ahila dans la carlingue.

Une épaisse fumée s'élève dans le ciel.

-" Le feu, regarde Ahila, le village est en feu. Viens avec moi, bon sang " .

Au même moment, des cavaliers lancés au galop, se dirigent droit vers le Cessna dans un nuage de poussière.

3 possibilités :
1) Antoine ne laisse pas le choix à Ahila. Il tire sur le manche et décolle. michel 
2) Ahila saute de la carlingue et l'exhorte à partir.
3) Antoine n'a pas le temps de tirer sur le manche, qu'une flèche lui transperce le bras droit. shanti
23.131.23 / PAGE 8 shanti
Antoine n'a pas le temps de tirer sur le manche, qu'une flèche lui transperce le bras droit.

« AAAAARGH !!!!! » C'est le cri sorti de la bouche d'Antoine lorsqu'il parvient à extirper la flèche fichée dans son bras.
Il déchire un pan de sa tunique et compresse sa plaie.
Plus le temps de tergiverser, c'est dans l'urgence qu'il faut agir.
Ahila, referme promptement la porte du cockpit. Antoine vérifie tous les paramètres. Demande à la jeune femme de desserrer le frein, l'avion se met à rouler et à tourner sur lui-même. Les attaquants manquent de se faire trancher la tête par les ailes du Cessna qui tournoie telle une toupie déboussolée. Antoine ne peut piloter, il doit donc expliquer à Ahila les manœuvres à effectuer pour cesser cette valse qui à part les rendre nauséeux n'a aucun effet.
L'avion roule maintenant en ligne droite, et Ahila actionne le manche à balai. L'engin s'envole à la presque verticale.
« DOUCEMENT !!! » lui hurle Antoine. « Ramène le manche ! »
Ahila obtempère et c'est alors en piqué qu'ils fondent sur leurs assaillants, leurs montures prises d'épouvante partent dans un galop effréné.
« DOUCEMENT J'AI DIT !!! » « REDRESSE ! REDRESSE ! NOM D'UNE PIPE !!!».
Antoine est en nage, sa blessure passe au second plan, tant sa frayeur est grande.
Ahila n'est pas mieux. Jamais elle n'avait imaginé se retrouver aux commandes d'un tel appareil. Elle serait tentée de fermer les yeux pour éviter de voir la catastrophe vers laquelle elle les dirige. Mais elle reprend ses esprits et parvient à faire prendre de l'altitude à l'avion.
« Qu'est-ce que je fais maintenant ? » demande-t-elle à Antoine qui, soulagé, et revenu à la réalité ressent la douleur causée par sa blessure.
« Pour le moment tu maintiens le cap. Surveille l'altimètre. J'ai une carte, là … si tu peux l'attraper. Il nous faut trouver un endroit où nous poser près d'un village où tout au moins une oasis. J'ai ce qu'il faut en médicaments dans le chargement que je destinais à l'ONG. »
Ahila, tâtonne derrière son siège l'œil rivé sur l'indicateur qui lui permet de maintenir l'avion en trajectoire horizontal. Du bout des doigts elle sent la carte, l'extirpe, la tend à Antoine et aide ce dernier à la déplier. Un coup d'œil vers le la jauge de carburant indique qu'ils ne pourront dépasser 20 minutes de vol sur les 3 h dont il disposait avant la panne. « On m'aurait piqué du diésel ? » se dit Antoine. Puis en y regardant mieux, il s'aperçoit que l'aiguille vacille dangereusement. « Non, une fuite ? ». Il en est presque certain, il a dû lors de son atterrissage forcé près du village endommager un des réservoirs. Mais il l'aurait certainement vu lors de son inspection la veille. « Ou alors il s'agit d'une fuite moteur. Une fuite du carburateur par exemple ». « Et M.... !!! ».
« Ahila, il nous faut nous poser rapidement. A l'est se trouve une sorte d'oasis signalée sur la carte. Es-tu prête à effectuer un changement de cap ? ».
« Euh … Je t'écoute ».
« Bon, tu vas orienter le manche doucement vers la droite. Doucement, là. Comme ça parfait. Maintiens le cap. Voilà, redresse doucement. Impeccable ! ».
« J'aperçois l'oasis ! » s'écrit Ahila.
« Alors on atterrit ! Prête ? ». Aïe ! Aïe ! Aïe! La trouille de sa vie. La pauvre Ahila est morte de peur. Mais pourquoi a-t-il fallu que je m'entiche d'un aviateur. C'est tout moi ça, je peux promettre sans me tromper que ça sera bien la dernière fois qu'une histoire pareille m'arrive ... si jamais on s'en sort.
« Alors prête ou pas ? »
« OUI ! OUI ! PRETE ! PREEETE !!! ». Elle frôle la crise de nerf.
« Du calme, tu va y arriver. Bon d'abord tu réduis les gaz. Voilà. Et maintenant du descends, en douceur, ça tu sais faire. Parfait ... Doucement. Parfait !».
L'avion touche le sol et opère un petit rebond, mais presque rien. Il roule maintenant sur une sorte de piste qui semble-t-il n'est plus utilisée depuis longtemps et l'appareil finit par s'immobiliser.
Ahila coupe le moteur. Et d'un revers de main s'essuie le front. Elle a eu peur. Elle se tourne vers son compagnon, qui est assez mal en point.

3 Possibilités :

1 – Ils se regardent et dans les yeux d'Antoine brille une lueur, heureux de se savoir encore en vie. Puis sortent du cockpit pour inspecter les lieux. Il y a là une oasis, une nappe d'eau d'un hectare environ, entourée de palmiers dattiers et de quelques bosquets épineux. Sans doute trouveront-ils de quoi faire un feu et se restaurer. arielle
2 – Ahila craque et fond en larmes. Antoine de son côté souffre trop pour s'occuper de sa compagne. Il ouvre la porte et sort de l'avion, pour tomber nez à nez avec un dromadaire qui le regarde, ahuri. michel
3 - Ahila saute de l'avion et aide Antoine à sortir. Ils sont dans un creux de dunes, à leurs pieds une belle oasis. Mais ils ne sont pas seuls, se dresse devant eux un campement. Quel accueil leur réserve-t-on ?
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Ahila craque et fond en larmes. Antoine de son côté souffre trop pour s'occuper de sa compagne. Il ouvre la porte et sort de l'avion, pour tomber nez à nez avec un dromadaire qui le regarde, ahuri.

L'effet de surprise est tellement fort que Antoine en oublie un instant la douleur et se redresse. Son bras le ramène vite à la réalité et lui fait sortir un cri de souffrance qui effraie le dromadaire. Celui-ci, par réflexe, recule légèrement et laisse apparaître un petit homme vêtu d'une longue étoffe de coton élimée et d'un chiche chèche d'où surgissent deux petits yeux rieurs.
— Bel atterrissage ! apprécie-t-il en connaisseur.
Antoine s'est recroquevillé sur lui-même et tient son bras blessé tout en se perdant dans une série de touchantes lamentations.
— Vilaine blessure, ajoute l'homme. Je peux regarder ?
Il n'attend pas le consentement et s'accroupit à côté de Antoine. De son poignard, il déchire la manche de la chemise et inspecte la blessure.
— Flèche ?
— Oui.
— Rien de bien grave. Ce doit être douloureux mais ça va vite guérir.
Constatant que personne ne s'occupe d'elle, Ahila cesse de pleurer et saute de l'avion. Elle s'approche du groupe composé des deux hommes et du dromadaire. Ce dernier l'observe avec tout le dédain dont il est capable et Ahila feint de l'ignorer.
— Madame, la salue l'homme.
— On me nomme Ahila.
— Bien. Bel atterrissage.
Ahila n'écoute déjà plus l'homme et se précipite sur Antoine qu'elle carresse tendrement en lui expliquant qu'elle va le soigner, qu'elle va prendre soin de lui.
L'homme se racle la gorge et dit qu'il faut l'emmener au dispensaire dont il dépend et qui est à peine à une heure de marche. Il fait s'agenouiller le dromadaire et demande à Ahila de l'aider à faire grimper Antoine.
Le groupe prend la route en direction de l'oasis.
Assez rapidement, l'oasis est dépassée et les murs du dispensaire apparaissent. A leur arrivée, deux hommes habillés en infirmiers accourent et après que l'homme a donné l'ordre d'aller chercher une civière, ils se pressent d'aller en chercher une et de revenir à la course. Antoine est descendu du dromadaire, allongé sur la civière et conduit à l'intérieur du bâtiment. L'homme invite Ahila à entrer et la suit. Il lui demande si elle souhaite boire et se rafraîchir en lui indiquant la direction d'une pièce fraîche où elle trouvera une réserve d'eau. Il enlève son chèche et se présente enfin.
— Docteur Sigismond Defur pour vous servir, Madame. Je suis le médecin responsable de ce dispensaire. Je vous laisse vous installer. Vous me retrouverez tout à l'heure. Je vais « réparer » votre ami. Rassurez-vous, ce n'est rien de bien méchant.
Ces paroles calmes et réconfortantes calment Ahila qui va se passer un peu d'eau sur le visage.
Le médecin passe dans son cabinet, passe une blouse propre, se lave les mains et va au chevet de Antoine. Il nettoie la plaie, l'inspecte plus attentivement qu'auparavant, fait quelques points de sutures et deux injections anti-tétanique et antibiotique avant de bander le bras.
— Vous voilà sorti d'affaire, mon vieux. Rien de bien méchant mais vous avez eu de la chance d'avoir pu vous poser à proximité. Je vais vous garder en observation durant quelques jours. Dès que vous serez rétabli, nous nous occuperons de votre appareil. Nous avons du carburant et un excellent mécanicien, ici. Considérez-vous comme mon invité.
— Antoine remercie le médecin et il embraye aussitôt sur l'histoire du peuple des « Vivants » et celui des « Hautes Plaines ».
— Stop ! Je vous arrête tout de suite. Nous sommes au courant de ces histoires et ne nous en mêlons pas.
Le médecin réfléchit un court instant et ajoute, inquiet :
— Mais attendez... Vous venez de là-bas ? Ne me dites pas que votre compagne vient de ce peuple ?
— Ben si. On arrive du village du peuple des « Vivants », pourquoi ? Interroge, étonné, Antoine.
— Pourquoi ? Mais c'est catastrophique ! Ils sont déjà sur vos traces ! Vous ne comprenez donc rien ? Il va falloir fuir ! Vite !
— Hein ?
— Et elle est où, cette Ahila ?
Le médecin sort avec précipitation dans la cour du dispensaire et voit Ahila debout, les bras écartés, comme en transe, qui lance dans les airs une envoûtante mélopée.
— C'est la catastrophe ! Crie le médecin avant de rentrer dans le dispensaire et de commencer à rassembler des affaires dans un grand sac. Allez ! Pressez-vous ! Ils doivent déjà être en route. On doit partir. Vite ! Prenez ce sac et portez-le au 4x4, vite ! Le temps presse.
Antoine ne comprend rien mais il s'exécute. De son bras valide, il attrape le sac et sort par la porte qui donne sur l'arrière du bâtiment. Le médecin est en train de ramasser ces dernières affaires et les deux infirmiers sont déjà sur les dromadaires, prêt à s'en aller vers le nord.
— On se retrouve tout à l'heure, leur lance le médecin avant de monter dans le 4x4 et de lancer le moteur. Dans le rétroviseur, il aperçoit déjà le nuage de poussière qui monte vers eux.

Trois propositions :

1/ Alors qu'ils s'apprêtent à fuir, Ahila surgit devant la voiture et pose la main sur le capot ce qui stoppe immédiatement le moteur. Le médecin est devenu livide.
2/ La voiture s'en va en trombe et Antoine se retourne pour voir Ahila une dernière fois. Ce qu'il voit alors le glace d'effroi. shanti
3/ Alors qu'ils ont commencé à prendre la fuite, Antoine est atteint d'une flèche qui se plante dans son bras. L'autre bras. Pas de chance.
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La voiture s'en va en trombe et Antoine se retourne pour voir Ahila une dernière fois. Ce qu'il voit alors le glace d'effroi.

Ahila demeure les bras en croix en prise à une transe terrifiante. Ses yeux sont révulsés, sa bouche déformée par la haine, elle psalmodie d'une voix étrange :
« Tenv ud Nord ! Tenv ud Sud ! Tenv ud Est ! Tenv ud Ouest ! Souffle à travers moi, insuffle en moi ta puissance destructrice ! Emplie-moi de ton pouvoir ! ».
Alors tout son être se met à frémir, ses longs cheveux volent autour d'elle, et les mèches bouclées prennent la forme de tentacules, sa longue robe est pris dans la tourmente, tout autour d'elle s'élève un puissant vent dévastateur et bientôt elle tournoie telle une toupie folle. Se déplaçant à une vitesse vertigineuse telle une tornade, elle poursuit les fuyards.
Antoine n'en croit pas ses yeux. A son côté le docteur Defur conduit comme un fou, le pied au plancher. Antoine, s'accroche comme il peut à la poignée de la portière, il n'en mène pas large, il se tourne vers son chauffeur, celui-ci a les yeux rivés sur la route, de la bave partant de sa bouche coule le long de son menton pour se mêler à sa barbe, ses doigts sont crispés sur le volant, son corps est parcouru de soubresauts.
« Docteur ? Docteur ? Que se passe-t-il ? Vous allez bien ? Que se passe-t-il bon sang ? »
« Rien, rien mon ami. Tout va bien, je suis en pleine possession de mes moyens, je maîtrise la situation. »
« Vous en êtes certain, vous m'avez pourtant l'air bien perturbé. Vous ne seriez pas épileptique ? »
« MOI ? Perturbé, épileptique ? Dites que je suis fou, tant que vous y êtes !!! »
« Ben … Euh … Sauf votre respect. Je vous trouve bizarre, il faut l'avouer. »
« Et votre copine là, la fameuse Ahila du peuple des « Vivants », vous ne la trouvez pas bizarre ELLE ? »
« Ah ça, il faut dire qu'elle est secouée ! »
« Oui, vous pouvez le dire. Voyez-vous cette femme est en pleine crise d'hystérie. Elle devrait se calmer, enfin elle devrait si elle le pouvait. C'est à dire que, euh … comment dire ... »
« Quoi ? »
« Euh … Il faut que je vous explique un truc. En fait Ahila comme le peuple des « Vivants » a été le sujet d'analyses qui ont mal tournées »
« Des analyses ? Quelles analyses ? »
« Ben, j'ai ouvert ce dispensaire il y a quelques années, j'avais rencontré un ethnologue qui, rentrant d'un voyage dans ces contrées lointaines, m'avait fait part d'une découverte extraordinaire. Il avait rencontré un peuple tout à fait étrange. Un peuple qui semblait vivre dans un monde parallèle. »
« Le peuple des « Vivants » ? »
« Oui, c'est cela, le peuple des « Vivants ». Ils semblaient ne pas participer au monde « extérieur ». Vivaient en autarcie, se contentant de fruits qu'ils faisaient pousser. Ce peuple avait une sorte de pouvoir. Ils leur étaient possible de créer leurs rêves. Je m'explique. Lorsque mon ami ethnologue arriva au village, il fut surpris d'être attendu. Il appris que le peuple avait rêvé de sa venue, et qu'il ne faisait aucun doute que cela se produirait. Les « Vivants » lui expliquèrent que leurs rêves ne les avaient jamais trompé. Et qu'ils en jouaient. C'est à dire qu'ils pouvaient programmer un rêve, suivant leurs besoins et que celui-ci s'accomplirait. En l'occurrence, ils avaient conscience du monde extérieur, et connaissance de ses problèmes. Guerres, famines, pouvoir, violence. Vivant eux-même en paix (tout relative puisqu'ils ont tout de même un ennemi, le peuple des « Hautes Plaines » mais nous y reviendront plus tard). Je disais donc que ce peuple étrange avait sollicité à travers un rêve la venue d'un personnage qui serait capable d'étudier et de transcrire leur mode de vie, espérant ainsi être un exemple pour le reste du monde, et pourquoi pas, les aider à réfléchir sur leurs malheurs et y remédier. »
« Et alors ? »
« Et alors, mon ami s'est confié à moi. Il ne savait que faire de cette découverte. Il se disait qu'il pourrait la révéler, mais cela n'allait-il pas entraîner des jalousies ? Les puissants de ce monde, n'auraient-ils pas envie d'aller voir de plus près les « Vivants » de les exploiter. Il se trouve que l'emplacement exact de leur habitat est sujet à une forte concentration d'ondes électromagnétiques ce qui a pour effet de leur accorder certains pouvoirs psychiques. Après discussion, il fut convenu qu'avant de publier sa découverte, j'allai passer un moment à proximité de ce peuple, afin d'étudier leur psychisme. »
« Et alors ? »
« Et alors, je les ai étudiés et soumis à des analyses physiologiques et psychologiques. »
Puis, plus rien, le discours semble s'arrêter là.
Antoine reprend : « Et alors ? »
« Quoi « et alors ? ». Vous n'avez que ça à la bouche, ma parole. Et alors, point c'est tout, je n'en dirai pas davantage, na ! »
« Mais dites-donc Môsieur le savant professeur machinchose, j'ai comme l'impression que vous avez quelque chose à cacher, ou je me trompe ? Qu'avez-vous fait à ce peuple ? »
Silence.
« Nom d'une pipe, vous allez me répondre oui ou non ? »
« Non ! »
La colère monte en Antoine, qui saisit le poignet du docteur, ceci à pour effet de provoquer une embardée du véhicule qui sort de la piste et s'immobilise après quelques tonneaux.

3 possibilités :

1) Le choc a été violent, Antoine est sonné, mais réussit à s'extirper du véhicule. Il extrait le docteur, mais celui-ci est mort dans l'accident. Il ne connaitra jamais la suite de ce récit.
2) L'embardée a pris de cours Ahila, qui sort de sa transe aussi soudainement qu'elle y était entrée. Elle revient à elle, se demandant se qu'elle fabrique en plein désert. Aperçoit la voiture accidentée, et court porter secours à ses occupants.
3) Les passagers sont indemnes et sortent tant bien que mal du véhicule. Antoine se jette sur le docteur, lui serrant la gorge de ses deux mains, il l'invective : « Qu'avez-vous fait à ce peuple, pauvre fada ? »